Le tango argentin, à lui seul, est un territoire cinématographique : des cinéastes, et non des moindres, l'ont depuis longtemps compris. N'est-ce pas Luis Bunuel qui, en 1929, choisit de mettre des musiques de tango dans "Un chien Andalou". En 1921, sort le film "Les quatre cavaliers de l'Apocalypse", le film qui allait lancer la carrière de Rudolph Valentino et dans lequel il danse un tango.
Plus proche de nous, le fim espagnol de Pedro Almodovar "Volver", le film finlandais d'Aki Kaurismäki "Les lumières du Faubourg" : ces deux oeuvres font entendre du tango.
Robert Duval devant honorer un contrat ("Assassination tango") à Buenos Aires, ne va-t-il pas découvrir et apprendre le tango ?
En France, Claude Chabrol n'a-til pas demandé à Mazen Kiwan d'interprèter un professeur de tango dans "La demoiselle d'honneur",
Zabou Breitman dans "L'homme de sa vie" ne nous montre-t-elle pas une milonga dans un petit village,
et dans "Je ne suis pas là pour être aimé",
Stéphane Brizé ne
choisit-il pas le tango comme révélateur d'émotions ?
On pourrait ainsi multiplier les exemples ("L'accrobate" de Pollet, "Le dernier tango à Paris" de Bertolucci...). Le tango argentin est un décor, un personnage, une histoire : clin d'oeil, hommage, théme principal, l'esthétique des corps dansant devient matière cinématographique.