J’ai entendu un tango ce matin sur une radio du net et je me demandais qui pouvait avoir écrit cette partition et ce texte. Je ne parle pas espagnol et encore moins le lunfardo mais
j’ai cru comprendre que ça parlait d’une femme sans lendemain, sans rien qui dure… C’était exactement le genre de tangos que j’aime, la mélodie, la musicalité. Vieux tango, très vieux. Ecoutant la voix, je ne savais pas s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme. Qui chante ?
Cela me rappelait la première fois que j’avais écouté «Every thing happens to me », j’étais persuadé qu’il s’agissait d’un timbre de voix féminine. Ce matin, en entendant ce tango, j’hésitais. Et l’émotion naissait aussi de cette ambiguïté. J’étais fasciné par le bel instrument qui donnait tant de couleurs à cette poésie chantée. Merveilleux organe qui projetait sur moi de si vives émotions et participait à la transmission du poème.
Lorsque j’étais enfant, j’avais vu un film à la télévision qui m’avait bouleversé. Et plus tard, beaucoup plus tard, j’ai cherché quel pouvait être ce chef d’œuvre qui m’avait fait aimé le cinéma. Aujourd’hui, tout recommence, et plus tard, mais pas trop tard non plus, je chercherai ce tango apparu un matin sur une radio.
Ah rendez-moi ma jeunesse, je ne veux pas oublier cette voix, laissez-moi des lendemains pour retrouver ce poème, ce merveilleux tango…
Photo "Los Olvidados" Luis Bunuel
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