"Les limites du corps humain sont nettes. On a deux bras, deux jambes, une tête. On ne rampe pas comme un serpent. On peut l’imiter, mais la reptation n’est pas un mode usuel pour notre structure anatomique.
Il existe une autre limite, qui provient de notre imagination. La manière que nous avons de nous représenter une action comme possible ou impossible l’autorise ou l’entrave. La flexibilité de l’esprit ouvre un champ de possibles au danseur.
C’est comme dans la vie : chaque matin, pour aller travailler, vous empruntez la même rue, et un jour, vous êtes obligé de passer par un autre chemin. Un autre monde s’ouvre, surprenant, le corps met alors à jour des ressources insoupçonnées. Il y a aussi des limites tenant à l’époque. Si aujourd’hui certains danseurs exécutent des mouvements de plus en plus complexes, à l’inverse il y a certaines choses qu’on ne sait plus faire. On pourrait les réapprendre mais on ne s’y intéresse pas."
Extrait de l'interview donnée à Hervé Gauville pour le journal Libération en juillet 2002
Le chorégraphe est décédé le 26 juillet 2009