11 octobre 2009

Combien de fois je vous invite...

La première fois que j'ai dansé avec vous… Vous étiez sur le quai, attendant un train pour Paris. Les initiales sur votre valise m'ont intrigué : Bs As… Que veniez-vous faire dans cette petite ville de province alors que tout indiquait dans votre toilette, dans la manière de vous déplacer et dans votre regard qui enveloppait le monde que vous n'étiez pas d'ici.
Et lorsque, sur ce quai B, alors que j'attendais comme chaque soir depuis trois ans, le même train, je vous ai invitée à faire quelques pas, vous m'avez dit :"de tango ?".
Nous sommes restés ainsi à danser devant des passagers qui nous prenaient pour des fous mais que nous ne voyions plus, comme le train entré en gare et que nous avons manqué.

Ma seconde danse : il a fallu patienter quelques mois, je ne trouvais personne qui ne me satisfasse. Et un jour Internet a eu raison de moi, de vous. A mes messages laissés sur Meetic Tango, vous avez donné un accord, d'abord écrit. Vous écriviez que vous aimiez les tangos de Di Sarli et je vous répondais qu'il fallait essayer de danser avec Biagi. Vous me disiez que la voix de Duval vous envoûtait et je vous suggérais d'écouter celle de Libertad.
Au Café de Los Maestros, nous nous sommes donné rendez-vous. J'ai cru arriver le premier, me suis installé pour boire un maté et discrètement ai parcouru du regard la salle. Il me semblait qu'aucune des femmes présentes ne correspondait à l'image que vous m'aviez donnée de vous mais peut-être l'avais-je interprétée. Et soudain, je vous ai vue dans la fumée des cigarillos… Je n'avais pas prêté attention à cette charmante personne qui jetait régulièrement des regards vers la porte d'entrée. Ainsi, vous m'aviez vu pousser la porte et aviez pensé "Non, ça n'est pas lui encore…" Je me suis levé, ai fait quelques pas vers vous… "Pardonnez-moi, mais m'accorderiez-vous ce tango ?" Et dans ce café légendaire, les barmen, les consommateurs, les passants devant les vitres, tout le monde s'est arrêté, troublé par notre abrazo.

La troisième fois, à Saint Aubin sur mer, il faisait très froid, je m'étais réfugié au bar du casino et je vous ai vue un peu comme on voit l'incroyable...

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