22 décembre 2008

ρεμπέτικο et tango

Le rébétiko en Grèce comme le tango en Argentine naissent dans les quartiers populaires, déplaisent à la société bien pensante à cause de leur rythme, de leurs textes, des élans qu'ils entraînent. Le bandonéon ou le bouzouki doivent parfois se cacher pour chanter le désir de justice, de liberté mais aussi de révolte et pour que continue la danse.
La jeunesse argentine, grecque... a le sens de la fête. A Buenos Aires, elle boit du maté ou de la Quilmés ; à Athènes, Salonique ou Patras, elle aime l'ouzo ou le retzina et elle danse et elle marche avec la même énergie place Syntagma comme hier Plaza de Mayo pour montrer au monde le chaos existant.
Photo Dolichocephale.net : Jeunesse en France

14 décembre 2008

Les ensorcelés


Lucia avait à peine connu son père, assassiné dans une prison en raison de son étiquette trotskyste. Son grand-père lui avait appris à danser le tango dès l'âge de 6 ans. Puis, de 15 à 17 ans, elle avait suivi des cours dans la ville de Bs As avec un grand maëstro dont on ne prononce plus le nom à cause d'une histoire politico-érotique qui avait mal tourné.
A l'âge de 20 ans, elle coupa ses cheveux à la manière de Louise Brooks et plus jamais on ne la revit en robe. Elle devint très vite la proie des meilleurs tangueros et adora se mesurer à des rivales dans les milongas de Paris, Madrid ou Buenos Aires. Elle déchaîna les passions et plus d'une fois les couteaux luisirent dans la pénombre des esquinas. Sa beauté provoquait et son style sensuel, ambigu en raison du refus de devenir femme, scandalisait.
Un soir, au Café Tortoni, un fameux bandonéoniste lui avait présenté un jeune homme débarqué tout droit d'Arménie où des massacres se déroulaient. Doué pour la danse, le bel Arménien avait envouté tout de suite Lucia. Mais leurs penchants pour l'alcool et les drogues allaient briser leur carrière...
Certaines danseuses aujourd'hui disent que Lucia vit encore mais elle ne sort jamais, elle reste dans son vaste appartement parisien. Seules deux ou trois intimes sont autorisées à lui rendre visite et recevoir les indices, les signes pour que jamais on n'oublie cette proposition, ce style, cette classe.
Photo :"The bad and the beautiful" de Vincente Minnelli

8 décembre 2008

Le Coin du Tango

Vous trouvez au Coin du Tango les tango les plus moqueurs, les plus vantards,
Vous croisez la brune aux regards ardents, celle que le Créole le plus noble, le plus vaillant, aime avec ardeur,
Les jeunes gars d'hier sont là avec leurs filles fidèles au grand coeur,
Au Coin du Tango, Guiseppe le cordonnier vous attend, il y a aussi José le Chimérique, Martial qui encore croit et espère,
Toutes les voix qui sont venues hier, qui sont passées et se sont tues, se font à nouveau entendre
Il n'y a rien de plus beau ni de plus fier que ce Coin du Tango
Où soufflent, soupirent, se déplient et s'étirent les bandonéons.

Découvrez Carlos Di Sarli!

1 décembre 2008

Matière à réflexion...

Pensez-vous que tout le monde puisse être tanguero ou tanguera ?
Qu'est-ce qui, dans le tango, vous distingue des autres ?
Jugez-vous votre style enviable ?
A quoi avez-vous renoncé pour le tango ?
Quelle est la partie de votre corps la plus fragile ?
Qu'est-ce que votre partenaire vous reproche le plus ?
A quoi vous sert le tango ?
Quel air de tango fredonnez-vous sous la douche le matin ?
Qu'aimeriez-vous recevoir pour vos 2 ans… 3 ans… 10, 15… ans de tango ?

TempoTango s'est inspiré du questionnaire de Sophie Calle et Grégoire Bouillier, publié dans les Inrocks n° 416 de novembre 2003.