20 février 2011

Le cinéma argentin à Berlin

Le cinéma Argentin, décidément en plein essor, était bien présent au Festival International du Cinéma à Berlin. Sur trois films en compétition, «El Premio» de Paula Markovitch repart avec l’Ours d’argent de la meilleure contribution artistique. La réalisatrice, s’inspirant d’événements qui ont marqué son enfance, évoque "ce qui se passe dans la tête d’une petite fille sur ce moment terriblement triste qu’est de vivre sous une dictature, celle de l’Argentine". La petite fille de 7 ans ne doit sous aucun prétexte dévoiler son identité, ni celle de son père, opposant au régime en place, mais elle voudrait à tout prix aller à l'école. Sombre, gris, crépusculaire… comme un tango de Discepolo.

Autre long-métrage vu à la 61ème Berlinale 2011, celui de Rodrigo Moreno «Un mundo mysterioso». Boris se retrouve seul face à lui-même après que sa petite amie l’ait quitté. Errance d’un paumé entre Buenos-Aires et Montevideo. "Ce film parle de l’insécurité. Je me suis intéressé au moment précis où on ne sait plus de quoi sera fait l’avenir" explique le réalisateur. Un singulier regard à la fois sur les sentiments et sur la société. Comme un tango de Homero Manzi.

Enfin, Marco Berger, connu en France depuis l’été dernier lors de la sortie de "Plan B" présentait à Berlin «Ausente» («Absent») : il repart avec le Teddy Adwards du meilleur film. Comme un tango sur la confusion des sentiments !

14 février 2011

T.A.N.G.O.

L is for the way you look at me
O is for the only one I see
V is very, very extraordinary
E is even more than anyone that you adore can

Maria Filali et Jean-Sébastien Rampazzi interprètent
L.O.V.E.
Nat King Cole




7 février 2011

Les chutes

Cela tombait à pic car depuis plusieurs mois, j’avais l’impression de m’enfoncer dans le sol. La solitude m’avait fait tomber bien bas : alcool, coco, bref tout ce qui me tombait sous la main était consommable.

Je n’en revenais pas : elle n’avait pas changé. J’étais resté plusieurs années sur son souvenir et voilà que je tombe sur sa photo dans «Tango», la revue de Jean-Louis Ducournau. Elle portait une petite robe noire Balenciaga qui lui tombait vraiment bien. Le photographe avait su saisir dans la danse une expression dans son regard que je reconnaissais : un mélange de plaisir et de peur, de tendresse et de fierté... Vlan, de nouveau je tombais amoureux d’elle.

En examinant de plus près le type qui dansait avec elle et dont les cheveux tombaient sur les épaules, les bras m’en sont tombés : je reconnus un professeur qui avait eu à la fin du siècle dernier quelques heures de gloire comme danseur de tango acrobatique mais était depuis tombé dans l’oubli. Je commençais à avoir très chaud, des perles de sueur glissaient sur mon front, cette femme, pour la seconde fois de mon existence, tombait bien. Il fallait que je la retrouve. La légende de la photographie indiquait l'adresse de la milonga où le cliché avait été pris. C’était un lieu que je connaissais, bien avant qu’un grand malheur ne me tombe dessus. Je pris ma veste et les clés de voiture, pour m’y rendre. Dehors il faisait frais mais la fièvre ne tombait toujours pas.

Peu importe, j’étais décidé à la revoir et tomber à ses genoux !

Et ici, je tombe à ses pieds !

En photo les chutes d'Iguazu

1 février 2011

L’Argentine de José Muñoz

Le festival international de Bande Dessinée d'Angoulême s'est achevé dimanche dernier avec la projection dans l'après-midi de "L'Argentine de Muñoz", documentaire sur le retour du dessinateur en Argentine. Dans ce road movie à travers la Pampa, mais aussi dans les rues de Buenos Aires, José Muñoz évoque son enfance et sa jeunesse en la racontant tout en réalisant des dessins devant la caméra : il dessine, comme il le dit lui-même, "un passé réel mais peut-être inventé aussi."
Jose Muñoz : "Une autre raison d'évoquer, de toucher, de redessiner les corps des gens qui sont partis, c'est la grande invention du tango dans la ville de Buenos Aires dans la 1ère moitié du siècle dernier. Avec mon pathétisme et mon animisme, je leur redonne un peu de vie, ils sont en train de nous regarder, peut-être aussi de nous comprendre. Nous sommes les vivants maintenant et eux sont réfugiés dans les photos, les dessins. "

De Muñoz, il en avait déjà été question ici et !
Affiche du festival
et Muñoz au travail