30 septembre 2010

"Argentine, le plus....

...beau pays du monde" est un film signé David Gormezano, visible sur le site internet d'Arte.tv. Web documentaire génial dans son fond et dans sa forme. A partir de plusieurs vignettes, nous sommes invités à découvrir ce pays, nous choisissons un thème, une rencontre : immigration, résistances, Maradona, les Mères de la Place de Mai...

"Pays en crises, pays en luttes, famille argentine : ça ressemble à la Grèce, ça ressemble à l'Espagne, ça ressemble à l'Europe. Bref, l'Argentine nous interroge". Et le tango dans tout ça ? On en entend peu mais Il est là, présent dans un visage, dans une histoire, dans un regard.

Essentiel ! Voici la bande-annonce.

D

21 septembre 2010

L'homme sans qualité

Le soir, au bal, j’étais venu seul, ma danseuse, aussi ma p’tite amie, s’était fâchée parce que je lui avais fait une remarque devant tous les élèves à propos des tangos qui accompagnaient nos cours. Elle n’avait pas apprécié, avait pris sur elle et m’avait laissé tomber. Dans le fond, nous étions un couple mais plus le temps passait et plus j’avais envie d’être seul.

Heureusement, j’étais arrivé après l’auberge espagnole et personne ne fit trop attention à moi quand j’entrais dans cette milonga provinciale. Je venais d’apprendre la mort de Chabrol. J’avais du mal à réaliser qu’il était parti. Je l’avais rencontré lors du tournage de «La demoiselle d'honneur», une scène où Mazen Kiwan répétait un tango argentin dans la demeure bourgeoise de la mère de Senta, cette femme fatale interprétée par Laura Smeth. Je n’ai toujours pas compris pourquoi Chabrol ne m’avait pas filé le rôle…

Je me mis un peu à l’écart des danseurs, à une table relativement éloignée des autres. J’en profitai pour envoyer 2 ou 3 sms, lire les messages que des concurrents m’avaient adressés et regarder la liste de tous mes contacts. Fallait qu'je pense sérieusement à me trouver une autre danseuse. Bref, j’étais peinard, même si quelquefois, je sentais des regards de filles qui n’attendaient qu’une chose : que je les invite. Elles pouvaient toujours y croire. Elles finiraient par comprendre que je ne danse jamais avec des danseuses non professionnelles : ça me casse le dos, ça me stresse et ça diminue mes compétences.

Je finissais par m’ennuyer grave ; quelques danseurs m’avaient tenu la jambe alors que j’étais en train de visionner « La chèvre » sur mon ipod, j’avais bu deux ou trois verres de vin, peut-être les seuls moments où j’avais daigné lever la tête et tout à coup, mes yeux s’arrêtèrent sur un couple qui évoluait sur la piste : la femme était splendide et elle dansait divinement. Des ochos merveilleusement réalisés, une démarche lente et féline, des figures complexes, bref il me la fallait au moins sur deux tandas. Quand elle fut assise, j’essayai d’attraper son regard mais il y avait toujours des couples qui faisaient écran entre elle et moi. Je dus me résoudre à bouger mes fesses.

"- Vous dansez, Beauté ?
- Écoutez jeune homme, comme vous, cela fait plus de 3 heures que je suis là ! C'est au début de la soirée qu'il fallait m'inviter. Mais au fait, aimez-vous vraiment danser ?"

Le titre est emprunté au roman de Robert Musil
La photo est de Chantal Lécluze

12 septembre 2010

Tango de salon : jeunesse et modernité

Sebastián Ariel Jiménez et María Inés Bogado sont arrivés en première position au Mondial de tango de salon de Buenos Aires.

39 couples ont ainsi participé à cet événement en dansant 3 tangos qu’ils ont découverts au moment de leur passage sur scène.

Les membres du jury parmi les quels figuraient Javier Rodriguez et Pablo Inza, ont choisi le style, le talent, la grâce de ces jeunes. Sebastian Ariel Jimenez a 18 ans.

Nous sommes d’accord avec le choix du jury ! Regardez !


6 septembre 2010

Le temps de lire, le temps de danser

Certes, c'est la rentrée littéraire avec toujours de moins en moins de lecteurs et de plus en plus de papier : 700 romans et 200 essais, des chiffres qui annoncent plutôt le déclin de la littérature...
Olivier Adam (Falaises) lisait, l'autre soir, à voix haute cette phrase extraite du roman La femme de Villon : "...Ce jour là, mon fils sur le dos, je suis néanmoins allée au travail comme si de rien n'était. Mon mari était en train de lire le journal à une table, une coupe de saké posée devant lui, les rayons du soleil matinal donnaient sur la coupe, et j'ai pensé que c'était très joli..." Roman signé Osamu Dazai.

Et j'ai pensé que nous n'avions pas besoin de 900 livres puisque, s'il ne fallait en emporter qu'un seul, ce serait cette oeuvre de 1947.

Ouvrages autour du tango à lire ou relire :

Horacio Salas "Le tango" Editions Acte Sud/Babel
Diana Piazzolla "Astor" Editions Atlantida
Jean-François Vilar "Bastille Tango" Editions Babel
Henning Mankel "Le retour du professeur de danse" Points Seuil
Denise Anne Clavilier "Barrio de Tango" Editions du Jasmin. Denise Anne Clavilier à Caen samedi 9 octobre 2010 pour une conférence-dédicace.
En photo Osamu Dazai 1909-1948